Grégory Schmit, médecin légiste podcast

Grégory Schmit, de Gloria Trevi aux salles d’autopsie

Dans cet épisode, partez à la découverte de Grégory Schmit, médecin légiste à Bruxelles. À travers un échange sans détour, il nous ouvre les portes d’un métier méconnu, entre rigueur scientifique et quête de justice. Du premier contact avec une scène de crime à l’examen des victimes vivantes, il partage sa vision d’une médecine au service de la vérité. Un témoignage fort, lucide et inspirant, qui éclaire autant sur la mort que sur la vie.

Bienvenue sous le Tipi, aujourd’hui nous découvrons Grégory Schmit : médecin légiste, entre rigueur scientifique et quête de vérité

Dans cet épisode de Sous le Tipi, nous avons eu le privilège de rencontrer Grégory Schmit, médecin légiste à Bruxelles. À contre-courant des clichés véhiculés par les séries télévisées, il nous plonge dans la réalité de son métier : une pratique à la croisée de la médecine, de la justice et de l’intuition humaine. Son témoignage lève le voile sur une profession méconnue, souvent fantasmée, et pourtant essentielle à notre compréhension du réel.


Un parcours inattendu vers la médecine légale

Grégory Schmit n’a pas toujours su qu’il serait médecin légiste. Initialement attiré par la médecine vétérinaire, il se tourne vers la médecine humaine faute de mieux. Ce n’est qu’en découvrant un reportage sur la médecine légale, puis en suivant des cours spécialisés en cinquième année, qu’il réalise l’ampleur et la richesse de cette discipline. À l’époque, aucun stage n’est proposé dans cette spécialité : il décide malgré tout de s’y engager.

Un choix audacieux, presque instinctif, qui s’avèrera fondateur. « Il faut faire ce qu’on aime sans se soucier du regard des autres. La seule chose qui compte, c’est de respecter les autres et de se respecter soi-même. »


Quand la science s’invite sur les scènes de crime

Contrairement à l’image du médecin enfermé dans sa salle d’autopsie, le légiste intervient bien souvent dès la scène de crime. Il observe les corps in situ, note les indices, échange avec la police scientifique et les magistrats. L’objectif : déterminer l’origine du décès – naturelle, accidentelle, suicidaire ou criminelle – à travers une méthode rigoureuse.

« Chaque corps raconte une histoire. Mon travail, c’est de l’écouter et de rendre la parole à ceux qui ne peuvent plus parler. »

Dans une affaire, on lui présente un cas de pendaison. L’environnement semble corroborer l’hypothèse du suicide, mais certaines lésions interrogent. À force d’observations minutieuses et de recoupements, la vérité émerge : il s’agissait d’un homicide maquillé. Une illustration éloquente de ce métier où rien ne doit être pris pour acquis. « On nous dit que c’est un suicide ? Très bien. On note l’information… et on la vérifie. »


Entre l’horreur et l’humain : garder le cap

Travailler au contact permanent de la mort oblige à développer une forme de distance émotionnelle. Mais cette distance ne signifie pas indifférence.

« On ne peut pas pleurer à chaque fois qu’on voit un cadavre, alors on apprend à prendre du recul et à rire, même dans l’horreur. »

Sur le terrain, l’humour et la solidarité permettent de tenir. Loin d’être morbide, l’ambiance est souvent portée par la camaraderie, les blagues légères, les gestes simples de soutien. Nietzsche écrivait : « Celui qui a un pourquoi qui lui tient lieu de comment peut endurer n’importe quel comment. » Le « pourquoi » de Grégory, c’est la recherche de vérité, la justice, l’éthique.


Des cas marquants qui laissent des traces

Parmi les affaires les plus saisissantes, Grégory évoque celle du meurtre d’un enfant de cinq ans. L’autopsie suggère une strangulation, mais le témoignage tardif d’un médecin urgentiste évoque une possible manœuvre de réanimation. Malgré sa conviction intime, le doute scientifique conduit à l’acquittement.

« La médecine légale, ce n’est pas la médecine de la mort, c’est la médecine de la justice. »

Autre événement inoubliable : sa participation à l’enquête après les attentats de Bruxelles. Pendant 24 heures, il reste sur le site de la station de métro Maelbeek, identifiant les victimes, documentant les blessures, recueillant les preuves. « Il ne suffit pas de dire qu’une personne a été tuée par une bombe. Il faut prouver scientifiquement comment elle est morte. »

Une médecine au service des vivants

Le médecin légiste n’intervient pas uniquement auprès des défunts. Il examine aussi les victimes vivantes d’agressions, rédige des rapports médicaux, évalue les séquelles, témoigne devant les tribunaux.

Son expertise s’étend même aux affaires de faute médicale, où il doit décortiquer des dossiers complexes pour identifier d’éventuelles négligences.

Vivre pleinement en côtoyant la mort

Ce contact quotidien avec la mort façonne inévitablement une vision différente de la vie. Grégory témoigne d’une conscience aiguë du moment présent.

« Je peux mourir dans une minute, une heure ou dans 30 ans, alors autant profiter pleinement de ce qui me reste. »

Voyager, vivre, aimer, sans crainte ni faux-semblant. Une sagesse simple, mais puissante, que ce métier exigeant ne cesse de lui rappeler.

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Conseils à la jeune génération

Aux jeunes qui hésitent encore sur leur voie, il adresse un message sans détour :

« Arrête de t’inquiéter de ce que les autres pensent de toi. Sois toi-même et fonce. »

Son parcours est un exemple de fidélité à soi, de passion et de courage tranquille. Il incarne cette médecine peu visible, mais cruciale, où l’exactitude scientifique est mise au service d’une cause profondément humaine : la justice.

Conclusion : comprendre la mort pour mieux aimer la vie

Loin des clichés de fiction, la médecine légale est un métier de vérité. Grégory Schmit nous le rappelle avec humilité et précision. Il nous montre qu’au cœur même de la mort, on peut apprendre à mieux aimer la vie, à l’apprécier dans ce qu’elle a de plus fragile et précieux.

Un métier de rigueur, d’intuition et de cœur – à découvrir dans cet épisode de Sous le Tipi.

Tous les épisodes de Sous le Tipi sont disponibles sur vos plateformes de streaming préférées et sur YouTube. Chaque dimanche à 9h, un nouvel entretien vient enrichir cette collection de récits. Sous le Tipi, c’est l’envie de capter des voix singulières, de faire entendre des parcours inspirants, et d’offrir à chacun l’occasion de trouver son propre fil rouge – que ce soit par simple curiosité ou par désir d’aligner passion, liberté et humanité dans sa vie quotidienne.


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Dans cet épisode, partez à la découverte de Grégory Schmit, médecin légiste à Bruxelles. À travers un échange sans détour, il nous ouvre les portes d’un métier méconnu, entre rigueur scientifique et quête de justice. Du premier contact avec une scène de crime à l’examen des victimes vivantes, il partage sa vision d’une médecine au service de la vérité. Un témoignage fort, lucide et inspirant, qui éclaire autant sur la mort que sur la vie.

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Publié le

04/04/2025

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