Bienvenue sous le Tipi, aujourd’hui nous découvrons Michèle Noiret : une artiste qui danse avec l’image et le temps
Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir Michèle Noiret, chorégraphe et danseuse contemporaine, dont le travail a marqué la scène artistique en Belgique et bien au-delà. À travers plus de 40 créations, elle a su tisser une relation singulière entre mouvement et image, développant ce qu’on appelle aujourd’hui la danse-cinéma. Dans cet entretien, elle revient sur son parcours, ses inspirations, ses épreuves et sa vision du monde de la danse et de la création.
Un destin de danseuse forgé dans la passion
Michèle Noiret ne s’imaginait pas chorégraphe lorsqu’elle a commencé la danse. C’est à 12 ans, bien plus tard que la plupart des ballerines, qu’elle franchit les portes d’une école privée à Bruxelles. Encouragée par une professeure bienveillante qui lui permet de poursuivre malgré des contraintes financières, elle s’accroche et fait rapidement ses preuves. Trois ans plus tard, elle intègre Mudra, l’école de Maurice Béjart, une décision qui changera sa vie.
Très tôt, elle se sent attirée par l’invention et l’expérimentation, une fibre artistique qui la pousse à ne jamais se limiter aux structures académiques. Son passage chez Karlheinz Stockhausen, célèbre compositeur de musique contemporaine, sera une étape déterminante dans son approche du mouvement et de l’espace scénique. « Mon corps était devenu un instrument au service de la musique, et cette exigence a modelé mon rapport à la danse. »
De la liberté créative à la rigueur des grandes scènes
Malgré son succès en tant que danseuse soliste, notamment à La Scala de Milan, elle ressent vite le besoin de créer son propre univers. Elle s’éloigne des structures classiques pour expérimenter de nouvelles formes d’expression. La contrainte devient source d’invention : un manteau trouvé aux puces, une chaise, et naît Vertèbre, son premier solo, qui sera joué plus de cent fois.
Ce besoin de raconter des histoires autrement la conduit à intégrer la vidéo et la scénographie comme des éléments moteurs de son travail. Au fil des ans, elle perfectionne un langage unique où la caméra devient une extension du regard du spectateur, guidant l’émotion, amplifiant les détails, modifiant la perception du corps en mouvement.
La reconnaissance ne tarde pas : Brigitte Lefèvre, alors directrice de l’Opéra de Paris, lui propose de faire découvrir son univers aux danseurs de la prestigieuse institution. Une consécration, mais aussi un défi : comment transmettre sa vision à des interprètes issus d’une tradition si éloignée de la sienne ? Avec patience et exigence, elle parvient à insuffler son approche du mouvement et de la présence scénique.
L’adrénaline du plateau et la résilience de l’artiste
Être sur scène, pour Michèle Noiret, c’est un état second. « C’est un moment de bonheur absolu, un don au public, un instant suspendu. » Pourtant, ce bonheur peut parfois être mis à rude épreuve. Elle raconte ces soirs où son corps a lâché, mais où elle a continué coûte que coûte : une déchirure musculaire en plein solo au Théâtre National, une autre à quelques minutes du lever de rideau. Malgré la douleur, elle s’adapte, improvise, termine le spectacle, portée par une force intérieure qu’elle peine encore à expliquer.
« Je crois qu’il y a une adrénaline, une capacité du corps à aller au-delà de la souffrance quand l’esprit est habité par quelque chose de plus grand. »
La transmission et l’importance de l’ennui
À travers son parcours, Michèle Noiret a acquis une conviction forte : l’importance de la transmission. Elle aime prendre le temps d’échanger, d’écouter, d’aider les jeunes artistes à trouver leur propre voie, leur propre voix. « Oser poser une question, c’est déjà ouvrir une porte. »
Elle met aussi en avant la nécessité de l’ennui, un concept qui semble en contradiction avec l’époque actuelle. Pour elle, c’est dans ces moments de vide que naissent les vraies idées, que l’imaginaire s’épanouit. « Nous avons perdu la capacité d’être seuls, de rêver, de laisser l’esprit vagabonder. »
Son dernier solo, Up Close, est une plongée introspective dans son propre univers. Pour la première fois, elle se livre sans filtre, explore ses contradictions, interroge ce qu’il y a derrière l’image qu’elle projette au monde.
10 citations inspirantes de Michèle Noiret
🌿 « Osez perdre du temps. C’est dans ces instants de vide que l’imaginaire prend vie. »
🎭 « Être sur scène, c’est offrir un instant suspendu, un cadeau que l’on fait au public et à soi-même. »
💡 « Faites-vous confiance. Suivez votre intuition. Ce qui vous rend différent est votre plus grande force. »
🔥 « La peur de l’échec est un poison. L’art est un risque, une prise de parole, une exploration permanente. »
📖 « Chaque rencontre, chaque détour, chaque imprévu est une bifurcation qui peut transformer notre vie. »
🎶 « La danse, ce n’est pas juste du mouvement. C’est une présence, une émotion, un univers que l’on partage. »
🔎 « Chercher, expérimenter, se perdre un peu… c’est là que naissent les plus belles découvertes. »
🌌 « La scène est un espace de liberté absolue où tout peut exister, se transformer, renaître. »
💬 « Il faut oser aborder ceux qui nous inspirent, poser des questions, provoquer la rencontre. »
🎨 « L’art, c’est refuser les cases, refuser l’uniformité, et affirmer son propre langage. »
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Compte instagram de Michèle Noiret : @cie_michele_noiret
